Amour impossible

août 24, 2014

C’est le matin, il est tôt. J’allume la radio à la Première Chaîne et attends le chant de ma cafetière italienne sur le rond. Assise dans la cuisine, tranquillement, mon esprit se réveille et je dessine dans ma tête le déroulement de mon samedi qui commence. Un plan tout en douceur qui ne présageait en rien la fin.

 

Le café en main, je prends mon livre Ange cornu aux ailes de tôle (sur lequel je CAPOTE, ça fait longtemps que j’ai été prise de même par un livre). Dans le coin du divan, sur les traces que mes fesses y avaient laissées, j’ouvre ma lampe antique et me replonge dans les lectures de Michel Tremblay et ses souvenirs de jeunesse. Je découvre comment ce géant a connu les autres avant lui. Aujourd’hui Tremblay rencontre Gabrielle Roy et Eschyle. A-yoye.

 

Mon pied qui se met à grouiller, mon cou qui commence à se plaindre, je comprends qu’il est temps de passer à la deuxième étape de la journée. Errer dans mon quartier, quelle succulente idée. La Plaza St-Hubert est piétonne pour la fin de semaine, les vendeurs ont sorti leur stock dans la rue et l’affichent à rabais. Les familles s’y promènent, des familles d’origine africaine, arabe, asiatique, indienne, de tout. Des familles à deux origines aussi. Je monte la rue, songeuse, admiratrice devant cet univers coloré.

 

Je m’assois à la terrasse d’un café, un autre petit bonheur que l’on ne peut pas négliger, un samedi après-midi d’errance solitaire. Trois heures durant, je sirote un café glacé, feuillette les journaux, me bûche aux mots croisés et fume. Je lis : « L’art naît de contraintes, vit de luttes et meurt de liberté ». Je me dis que c’est vrai et je note. Je prends connaissance du Festival de la musique juive, de la projection d’un western spaghetti ce soir pas loin de chez moi et d’un marché que je ne connais pas dans le Mile-End, le marché des possibles. C’est un rendez-vous.

 

Une fois chez moi, allumée par ma journée, je partage mes découvertes à une amie, en espérant qu’elle se joindra à moi pour l’une de ces activités. Et puis, les mots viennent à ma bouche…

 

Vive Montréal !

 

La ville des possibles. Foisonnement d’idées et de personnalités, la culture pour les fins. Pour les fous. J’ai beau dire encore et encore qu’un jour, je déménagerai en région, que la ville c’est presque fini pour moi, je crains de n’être jamais capable de la quitter.

 

Puis, une autre conversation. Cette fois-ci avec une ancienne collègue de Kuujjuaq. À la demande de mes anciens étudiants, elle prend des nouvelles. Je lui raconte ce qui m’attend cette année, je m’explique, me justifie. J’ai des flashs. Comme j’étais heureuse là-bas, aussi. Mon double, celle qui a vécu le Grand Nord, celle qui a tripé comme une malade dans la toundra, celle qui s’est (trop) attachée à ses étudiants et qui y retournerait n’importe quand, elle pleure tout à coup.

Une Réponse to “Amour impossible”

  1. isa said

    ♡♡♡♡

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